L' Autisme en France - Question / Réponse

La France est-elle en retard en matière de dépistage de l'autisme ?

La France est en retard sur tout dans le domaine de l’autisme. Elle est en retard dans le dépistage, dans la prise en charge tout au long de la vie. Nous avons à peu près les plus mauvais résultats tout au long du parcours. La Cour des Comptes a rendu un rapport en décembre 2017 dans lequel elle estime que pour 45% des autistes, le diagnostic est fait entre l’âge de 6 et 16 ans et que 85% des Français atteints d’autisme n’ont pas de parcours adapté

Ces retards dans le diagnostic ont-ils un impact sur le développement des enfants autistes ?

C’est une condamnation. Si vous n’apprenez pas à un enfant à parler avant l’âge de 7 ans, il ne parlera pas. Si vous laissez un enfant sans accompagnement, c’est un enfant dans un placard.

A quoi va ressembler le parcours de soins prévu par le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale ?

C’est une des illustrations de ce quatrième Plan Autisme décidé par le gouvernement avec l’ensemble des associations de parents et de personnes autistes. L’idée de cette mesure est de mieux former les professionnels de santé, d’en avoir plus sur le terrain et ensuite de permettre par exemple à un simple médecin généraliste qui a une suspicion d’autisme chez un jeune enfant de 1 ou 2 ans de l’envoyer vers un psychologue, vers un spécialiste.

La France, très en retard (prise en charge et centre d'accueil) ?

La prise en charge des autistes sévères, c’est-à-dire ceux qui ont des troubles du comportement, du langage et des excès de violences, est un problème accumulé depuis des dizaines d’années en France. Actuellement, le gouvernement tente de rattraper son retard, note Le Parisien.
Autisme France regrette notamment le manque d’édification de petites unités d’accueil et plus adaptées aux autistes, contrairement à la Belgique. Selon l’association, la France devrait mettre en place un dispositif spécifique d’accès aux soins. En effet, énormément d’autistes ne bénéficient pas de soins spécifiques, comme dentaires, ophtalmologiques, gynécologiques, en raison d’un manque de formation des professionnels et de matériel adapté.

Le film « Hors Normes« , rassemble les galères que vivent des milliers de familles tous les jours. Selon la présidente d’Autisme France, Danièle Langloys, le film a réussi à montrer ce que tout le monde cherche à cacher. « Ceux qui ne sont pas glamours pour les médias, qui coûtent cher à la société, que ni l’école ni les instituts spécialisés n’acceptent », a-t-elle dénoncé.

"Oui, il y a urgence à agir"


Claire Compagnon, déléguée interministérielle en charge de la mise en place de la stratégie nationale pour l’autisme, a indiqué que la situation n’est pas satisfaisante. « Oui, il y a urgence à agir. On le sait, et on y travaille », a-t-elle fait savoir.

Autisme chez l’adulte : une prise en charge négligée

L’autisme ne guérissant pas avec l’âge, sa prise en charge chez l’adulte est problématique. Ils sont pourtant nombreux : sur les 700 000 personnes autistes en France, seulement 100 000 sont des enfants.

Le diagnostic du TSA est plus complexe chez l’adulte


Les symptômes sont parfois peu visibles : en l’absence de retard intellectuel, ces personnes ont appris à cacher leurs symptômes, interprétés parfois comme de la timidité ou un manque d’humour. Elles ont également du mal à s’adapter au changement. Le manque d’empathie et d’écoute complique leurs relations amicales, affectives et amoureuses.


La détection de l’autisme peut être réalisée quand d’autres troubles associés au TSA ont besoin d’être traités. Il faut pouvoir accompagner l’adulte autiste par un entraînement psychologique, un suivi médical pour gérer ses autres troubles, et favoriser son insertion socioprofessionnelle.


Le manque de prise en charge s’explique par l’insuffisance de structures en France. Ceci oblige les proches des personnes autistes à trouver des alternatives.


De nombreux autistes adultes vivent en hôpital psychiatrique et reçoivent des traitements chimiques inadaptés. Des parents font parfois le choix de les faire vivre dans des centres spécialisés à l’étranger. Par exemple en Belgique, on estime à environ 4 000 le nombre d’autistes français hébergés.

 
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